Fiche 18 bis (ES) : La société et les échanges

Publié le par Bégnana

La société, mot provenant du latin « societas » qui veut dire union, association, désigne tout groupe humain où les individus entretiennent des relations suivies qui leur permettent de réaliser une ou plusieurs fins communes. On peut penser à une famille, une tribu, une entreprise, une nation, etc.

Les relations sociales peuvent être comprises comme échanges. Le pluriel peut d’abord s’entendre de la diversité de ce qu’on échange. Disons avec les anthropologues qu’on échange dans les sociétés des biens (objets et services), des mots et des femmes (mariage).

Si on part des individus les échanges sont d’abord marchands ou commerciaux. Chacun donne ce dont il n’a pas besoin pour recevoir de l’autre ce dont il a besoin. On peut donner des biens contre d’autres biens ou contre des mots ou contre des femmes (dot, etc.). Le lien social est alors constitué par le marché où chacun trouve à réaliser ses propres fins. L’individu reste indépendant. On parle d’un modèle individualiste de la société.

Si on part de la société, les individus apparaissent comme ses membres et elle est une réalité sui generis, c’est-à-dire qu’elle existe par elle-même. C’est la société qui détermine la coopération et les échanges. Le don est obligatoire et général. Il actualise ainsi le lien social. L’échange a une fonction sociale. Ainsi, le don des femmes de la famille qui réalise l’interdiction de l’inceste rend possible l’union entre les familles qui constitue la société humaine. On parle d’un modèle holiste de la société.

On peut aussi concevoir un troisième modèle, inter-individualiste, selon lequel la société réside dans les relations réciproques entre les individus qui les constituent en même temps qu’elles la forment. Qu’ils soient marchands ou sociaux, les échanges constituent les individus et déterminent leur place dans la société.

Enfin, le don pur, c’est-à-dire sans attente de retour, appelle la reconnaissance. On peut alors concevoir un échange moral qui se situe au-delà de toute relation sociale et qui constitue quelque chose comme l’idée d’un lien non à telle ou telle société, mais à l’humanité tout entière.

Les problèmes qui en découlent nécessairement sont : 1. Y a-t-il un modèle de société valable pour toutes les sociétés, c’est-à-dire quel type d’échange est fondamental ? 2. Si les diverses sociétés suivent des modèles différents, lequel est premier ? 3. Quel modèle est le meilleur du point de vue de la politique, c’est-à-dire du point de vue de l’institution d’un espace public de discussion, voire au sens de l’exercice du pouvoir sur une multitude humaine ? 4. Les échanges sont-ils constitutifs du lien social ou bien sont-ils eux-mêmes dépendants de la division du travail ? 5. L’homme est-il soumis à la société ou bien est-elle pour lui source de liberté ou bien peut-il s’en libérer et comment ?

 

 

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